Biographie de Chanteuse Latifa Tounsia
Née dans les années 1960, Latifa Al Arfawi, appelée par ses admirateurs Latifa Al Tunissia, a parcouru un long chemin depuis son arrivée en Egypte au début des années 1980 pour étudier la musique. Originaire du quartier Sidi Amr de Tunis, elle a étudié l'allemand pendant 18 mois dans son pays avant de décider de partir en Egypte pour s'inscrire à l'Institut de Musique Arabe du Caire.
Des compositeurs égyptiens de légende tels Mohammad Abdel Wahab et Baligh Hamdi remarquèrent rapidement le talent de Latifa, peu de temps après son arrivée dans leur pays, et ils l'encouragèrent à poursuivre une carrière de chanteuse. Sa première apparition fut marquée par une chanson écrite par le poète égyptien Abdel Wahab Mohammad et composée par Sayed Mekkawi, aujourd'hui décédé.
Toutefois, c'est avec la chanson Aktar min Rouhi Bahebak (je t'aime plus que moi-même) qu'elle pu réellement percer sur la scène arabe. Un style harmonieux transparaît dans ses chansons, essentiellement des ballades romantiques.
L'engagement et le dévouement de Latifa sont bien connus et respectés dans le monde de la musique arabe. Le réalisateur égyptien Atef Salem, aujourd'hui décédé, compara un sjour son engagement à celui de l'actrice égyptienne Faten Hamama, connue pour sa grande attention aux détails.
Cette combinaison de dévouement et de talent a conduit Latifa à suivre d'autres modes d'expression. Le réalisateur égyptien Youssef Chahine l'a choisie pour le rôle principal dans son film "Sokout Hansawwar" (Silence, on tourne). Bien que ce film ait reçu des critiques mitigées dans le monde arabe, il constitua un tournant dans sa carrière et lui a ouvert la porte d'autres rôles.
Un autre virage dans la carrière de Latifa s'était déjà produit il y a plusieurs années, lorsqu'elle commença à exprimer ses opinions politiques par le truchement de sa musique. Son patriotisme transparu dans une chanson composée pour elle par le chanteur irakien Kazem as-Saher. Cette chanson parlait d'un amour pour la verte Tunisie et devint si populaire que les supporters de football du pays le chantent encore à l'occasion de chaque match.
Mais Latifa, qui sait que son public ne se limite pas à la Tunisie, se définit elle-même comme une Arabe, et cultive cette image. Lors de son discours de remise des World Music Awards à Las Vegas en 2004, Latifa fit part de son souhait de voir une Palestine enfin libre, une cause qui lui tient particulièrement à cœur.
Mais outre ces messages politiques, Latifa s'est également engagée en faveur du soutien à la musique du Maghreb. Elle a récemment annoncé la formation du Centre de Musique Arabe au Caire en riposte au manque d'action, selon elle, des gouvernements d'Afrique du Nord en faveur de ce genre musical. Ce centre aidera de jeunes artistes arabes et leur ouvrira les portes de l'industrie musicale.
Latifa est une artiste en mission de communication, qui peut compter sur des admirateurs de plus en plus nombreux, et qui délivre, par des musiques passionnées, un véritable message de responsabilité civique.